<style>.lazy{display:none}</style>Le Second Empire

Le Second Empire

Second Empire

Malgré les graves fautes politiques du régime, le Second Empire a permis à la France de devenir une grande puissance économique, ce qui lui permettra de se relever du désastre militaire de 1870.

Sommaire

Après les troubles de la révolution de 1848, la France aspire à retrouver l’ordre et l’autorité. On parle d’un «coup de balai » et le duc de Morny, confident de Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, traduit plaisamment le sentiment général: «S’il y à un coup de balai, je tâcherai de me mettre du côté du manche. »

Élu Président de la République au suffrage universel (conquête de la Révolution de 48), Louis-Napoléon, par le coup d’Etat du 2 décembre 1851, accède au pouvoir personnel et, le 22 novembre suivant, l’Empire est proclamé par un plébiscite qui réunit près de 8 millions de pour contre 250 000 non.

Fils de Louis Bonaparte, roi de Hollande (frère de Napoléon I) et d’Hortense de Beauharnais, Napoléon III, fait revivre dans sa personne la glorieuse épopée napoléonienne.

Depuis sa jeunesse, il souhaite rétablir l’Empire. L’habitude de la conspiration l’a rendu silencieux; Il écoute plus qu’il ne parle et son regard brumeux semble toujours poursuivre un rêve intérieur. À la fois impulsif et obstiné, confiant dans son étoile au-delà de toute prudence, il va compromettre les succès des Premières années de son règne par des audaces qui vont précipiter sa ruine.

Les débuts du Second Empire

Tout commence bien pourtant. Appelé par la volonté populaire, l’Empereur a pour lui la masse des paysans, qui se souviennent des années prospères du Premier Empire. Il a pour lui les catholiques qu’il a contentés durant l’expédition de Rome (par la défense de la souveraineté des Etats du pape, menacés par les premières tentatives d’unité italienne).

Il a pour lui les ouvriers dont on a réduit les heures de travail et que l’essor industriel dispose à l’optimisme. Seuls quelques monarchistes (divisés en légitimistes, partisans du duc de Chambord, et en Orléanistes, partisans du roi détrôné Louis-Philippe) lui font opposition, ainsi que les républicains, déçus d’avoir vu si tôt disparaître la République de 1848.

Mais l’Empereur, dont le gouvernement est alors très fort, contient facilement les opposants. Aux républicains, il promet de soutenir partout en Europe le « principe des nationalités », hérité de la République. À ceux qui craignent de voir revenir les excès belliqueux du Premier Empire, il répond : « l’Empire, c’est la paix! ».

Son mariage romanesque avec une jeune Espagnole de grande famille mais non de race royale, Eugénie de Montijo, accroît encore sa popularité.

À l’extérieur, il est, dans l’ensemble, favorablement accueilli. L’Angleterre, la Prusse et l’Autriche voient en effet avec plaisir la France tenir en échec les forces révolutionnaires, qui menacent alors toute l’Europe.

Seule la Russie, que les révolutions n’ont pas encore touchée, fait des réserves. Napoléon III décide de l’abaisser, et, d’accord avec le gouvernement de la reine Victoria d’Angleterre, il déclenche la guerre de Crimée, apportant ainsi son appui à l’Empire ottoman, en conflit avec le tsar.

Après un siège d’un an, Sébastopol tombe et la Russie s’avoue vaincue. Deux épisodes sont restés célèbres: la prise du Mamelon vert par Pélissier, le 7 juin 1855, et le 8 septembre l’assaut victorieux de la tour de Malakoff dirigé par Mac-Mahon qui s’écria : « J’y suis; j’y reste! »

Pendant ce temps, l’Empereur reçoit à Versailles la visite de la reine Victoria. Des fêtes, qui veulent affirmer l’entente des deux pays, y sont données. Mais bientôt l’Angleterre, satisfaite de voir l’abaissement de la Russie, se détache de la France.

Alors, un homme d’État remarquable, Bismarck, commence sa carrière : il a pour but l’unité allemande.

Une situation de plus en plus compliquée

Le 14 janvier 1858 à lieu à Paris, contre les personnes impériales, l’attentat d’Orsini, patriote italien exalté. Au mois de juillet suivant, Cavour le grand homme d’État piémontais qui veut réaliser l’unité italienne obtient cependant l’aide de Napoléon III pour combattre l’Autriche qui tient encore sous tutelle de nombreuses provinces d’Italie.

La guerre est déclarée au printemps de 1859. Les succès de Magenta et de Solférino satisfont l’orgueil national français, mais désobligent tous les États allemands qui, sous l’influence de la Prusse prennent fait et cause pour l’Autriche.

Menacé d’une guerre sur le Rhin Napoléon III abandonne lItalie et signe l’armistice de Villa-franca (1859) celui-ci, faisant gagner à la France Nice et la Savoie, mécontente les Italiens et, en France, les libéraux attachés a la politique des nationalités.

Pour calmer ces derniers, l’Empereur inaugure, en 1860, l’Empire libéral qui accroît les pouvoirs du Corps législatif. Quant aux conservateurs, il tente de les dédommager en appuyant le maintien de la souveraineté du pape dans les États pontificaux.

Mais, à vrai dire, personne n’est content et bientôt Rochefort, pamphlétaire opposé au régime, pourra dire: « La France contient 36 millions de sujets, sans compter les sujets de mécontentement. »

Napoléon III essaie encore, par des succès diplomatiques, de sauver l’Empire. Il ne réussit qu’à favoriser l’unité de l’Allemagne, qui va bientôt l’écraser, et l’unité de l’Italie, qui va faire du pape un prisonnier.

D’autre part, en 1866, l’occasion lui est offerte de participer à la guerre du Mexique où l’impératrice rêve de fonder une nouvelle dynastie (en plaçant sur le trône Maximilien de Habsbourg, frère de l’empereur d’Autriche). Ce conflit, sans mener à rien de positif, engloutit hommes et argent.

En juillet de la même année, à Sadova, la Prusse écrase l’Autriche; c’est un coup de foudre en Europe. L’opinion française libérale s’émeut en voyant grandir l’impérialisme prussien. Thiers, le grand homme d’Etat, a beau prévenir l’Empereur : « Vous n’avez plus une faute à commettre » il est trop tard.

Un malaise général s’installe en France; on a oublié que Napoléon était apparu comme un sauveur. Cependant un nouveau plébiscite, le 8 mai 1870, réunit encore sept millions de oui contre un million et demi de non.

Fin du Second Empire

Tout aurait pu, peut-être, encore être sauvé si l’habileté de Bismarck n’avait porté la France à se croire offensée, manœuvre qui entraînera notre pays à déclarer lui-même la guerre à la Prusse, le 19 juillet 1870.

La Prusse, c’était déjà en réalité toute l’Allemagne que le régime napoléonien avait crée de ses propres mains. Notre solitude est complète, nous n’avons pas d’alliés. En quelques semaines l’armée allemande déferle sur la France, c’est la débâcle. Le 2 septembre, l’Empereur se rend aux Allemands à Sedan. L’Empire s’effondre et, le 4 septembre, un gouvernement de Défense Nationale est proclamé à Paris.

Quelques grandes réalisations sous le Second Empire

Fort heureusement, le Second Empire laisse à la France d’autres souvenirs que ses défaites. L’évolution sociale qui promet au monde du travail un sort meilleur, le développement de la grande industrie, la création d’établissements financiers importants (Crédit Lyonnais, Comptoir d’Escompte, Société Générale), le perfectionnement des communications (en particulier des chemins de fer), la réalisation de grands travaux (tels que le percement de l’isthme de Suez et du tunnel du mont Cenis), les facilités apportées au commerce et à l’agriculture, tout cet essor économique inaugure la vie moderne.

Les villes sont transformées, en particulier Paris, que le baron Haussmann, préfet de la Seine, perce de toutes parts grâce à de grandes voies qui vont aérer des quartiers jusqu’alors presque impraticables; les boulevards Voltaire, Diderot, Magenta, Sébastopol, Saint-Michel, la rue de Rennes, le quartier de l’Etoile, celui des Ternes et de Saint-Lazare sont créés.

D’énormes travaux amènent l’eau nécessaire à ces accroissements. Les principales gares sont construites avec leurs voies d’accès (et toujours proche de chacune d’elles, une caserne de laquelle il sera facile de surveiller la foule en enfilade, s’il lui prenait fantaisie de
recommencer les combats de rue, comme en 1830 ou en 1848).

Onze communes, avoisinant l’ancienne enceinte, sont intégrées en 1859 à Paris, qui y gagne plus d’un million d’habitants. Ce sont Passy, Auteuil, Grenelle, Vaugirard, Bercy, Charonne, Belleville, la Villette, la Chapelle, Montmartre, les Batignolles.

Les Champs-Élysées sont achevés par Alphand, architecte des jardins, qui dessine les parterres, ainsi que le Bois de Boulogne. Le Louvre est achevé par les architectes Visconti et Lefuel. Quand on taquine Haussmann en lui disant qu’il mérite d’être nommé duc de Paris, il répond : « Dites plutôt aqueduc! »

FAQ

Qui dirige la France sous le Second Empire ?

Napoléon III

Quel évènement met fin au Second Empire ?

La défaite française pendant la guerre de 1870 contre la Prusse

Quels sont les évènements marquant du Second Empire ?

La guerre de Crimée, l’expédition au Mexique, la participation de la France dans l’unité italienne, la révolution industrielle, l’évolution sociale de la société, la modernisation des villes, la guerre franco prussienne

Dossier Second Empire et Commune

Lexique du Second Empire, vocabulaire et définitions

Dates importantes du Second Empire

Napoléon III

La guerre de Crimée

La Commune de Paris

1870, le siège de Paris

Les uniformes de l’armée française de 1830 à 1870

Bataille de Reichshoffen ou Frœschwiller-Wœrth en 1870